Marie-Louise, Gaétan : Agriculteurs
Années 1958-1970
Au décès de son propriétaire , Gaétano ,Lino et Joséphine fermiers et fermière sur la commune d’Auradé dans le Gers ne peuvent pas reprendre l’exploitation , ils cherchent par conséquent une terre dans les alentours.
(Le fermier donne une rétribution fixe au propriétaire , le métayer partage les récoltes.)
C’est ainsi qu’ils s’installent sur la commune de Ste Foy de Peyrolière au lieu dit La Tote , cette fois ci en tant que propriétaire : 12 Ha, une maison en briques crues, un hangar datant de 1910, un puits.
Marie-Louise est déjà grande 8 ans et Roger et Gaétan agrandiront la famille un peu plus tard.
Gaetano (le grand-père de Marie-louise) Lino et Joséphine emmènent avec eux tout leur matériel ainsi que 6 vaches 2 bœufs 1 jument en plus des animaux de basse-cour : une petite aventure !
L’’eau doit être tirée du puits (l’eau courante n’arrivera qu’en 1969). Une pompe manuelle le permet , une pompe électrique la remplacera deux ans plus tard. La jument est vendue un cheval de trait la remplace pour le travail dans les vignes.
De la Tote , la vue est splendide : sur St Lys au lointain , sur Ste Foy plus proche, sur les champs et bois de Saiguède , St Thomas n’est pas loin mais masqué.
Si aujourd’hui (2024) Marie-Louise et Gaétan sont les derniers producteurs de lait de ce secteur nord-ouest de la commune et du canton de St Lys. Dans les années 1970 Lino et une petite dizaine d’exploitations voisines sont encore bien présentes , avec leurs vaches à lait, avec leur vigne pour leur consommation personnelle , avec leurs petits gisements de terre crue (appelée incorrectement « marnière ») qui ont servi autrefois à la fabrications de briquettes. Tout ce petit monde se connaît bien et n’hésite pas à s’entraider.
En 1960 le tracteur remplace les deux bœufs , néanmoins Mr René
Perez le forgeron reste utile. En 1964 la trayeuse électrique vient aider , la modernité s’implante. Dans les années 1960 la France atteint l’autosuffisance et continue son développement vers l’exportation intensive (1962 création de la PAC).
Comme chaque matin , Marie-Louise enfourche son vélo pour se rendre à la Mairie/Ecole de Ste foy. Mais ce jour là elle pique un sprint : Est elle en retard ? Non. Un évènement à l’école ? Non. Tout simplement des oies la pourchassent. Son institutrice ne peut pas être en retard elle descend l’escalier et attend sereinement ses élèves.
Trois classes , deux au rez de chaussées la troisième à l’étage , des classes mixtes tout age confondu : enseignement primaire mais aussi pour Marie-Louise cours de couture. Le mercredi un jour particulier avec en plus de l’école le catéchisme entre midi et deux. Le jeudi après l’école passage par la boulangerie Canal ou Bécanne pour ramener la miche de pain
Marie-Louise fête ses quatorze ans mais aussi son CEP (Certificat d’Etudes Primaires). L’ école de St Lys prend alors le relais pour trois ans option « cours ménagers ».
Dix huit ans l’age du permis de conduire , L’auto école Sacareau de St Lys lui donne les leçons : Mme Sacareau est une de ses voisines à Ste Foy.
Permis en poche, on pourra voir sa 4L sur les routes de la commune. Mais surtout elle remplacera la mobylette pour se rendre au marché volaille de St Lys en face de la poste.
Année 1970-1985
Roger s’intéresse plus à la mécanique qu’aux travaux des champs. Après quelques études en mécanique agricole , il se retrouve à Saverdun , puis Muret et finalement chez Idrac à Ste Foy.
Gaétan prend son vélo et se rend à l’école , toujours à la Mairie/Ecole de Ste Foy , deux classes en ces années 70-75 , toujours au rez de chaussée de la Mairie. L’école l’accompagne jusqu’au CM2 avec ses instituteurs Mme et Mr Castéran. Ensuite trois ans au collège de St Lys et quatre ans au CFA de Muret comme apprenti agricole.
Au croisement de la route de Saiguède et de St Thomas, le bus scolaire s’ arrête, Gaétan l’attend il n’est pas seul Denis,Sylvianne, Elisabeth sont présents. Le bus rejoindra ST Lys puis Muret il est presque complet.
Arrive ensuite le service militaire : Deux mois de classes à Saintes, 10 mois à Mont Marsan , 1 saut en parachute , le permis de conduire finalisé.
A la ferme , l’activité continue. Le camion laitier de la coopérative SODIALL s’arrête , il passe tous les deux jours à n’importe quelle heure , durant la journée ou la nuit. SODIALL est la première coopérative laitière de France avec ses 15300 éleveurs qui produisent 4,2 milliard de litres de lait soit 20 % de la production française , SODIALL a fêté récemment ses 60 ans (création en1964).
Il est loin le temps où il fallait descendre le champ avec les bidons pour rejoindre la route de St Thomas.
