DENIS: L’ IMPRIMEUR
Comment Denis fut honoré du titre de Maître Imprimeur ?
Les Année 45 – 55 L’après guerre :
Les portes de l’école s’ouvrent enfin à Beaumont de Lomagne , Denis attend anxieux : il a 14 ans, est admis comme apprenti imprimeur typographe. 4 ans d’études qui ne seront que le commencement d’une longue carrière.
Les années passent : des petits boulots mais surtout le service militaire.
Sa carrière est relancée avec une embauche à la renommée imprimerie Laborie (Fondée en 1895 elle ne sera liquidée qu’en 2024). Denis n’y travaillera qu’ un an et demi car une opportunité se présente. Un investisseur recherche un pro de l’imprimerie , un minerviste pour relancer sa petite entreprise. Denis relève le défi. (la Minerve est une machine à imprimer à platine, de petit format) :Coup du sort , catastrophe, l’investisseur décède prématurément, un mois seulement s’est écoulé.
Actes notariés , suivis d’un redressement judiciaire ; au bout d’un an le tribunal propose une reprise attractive. La décision n’est pas facile à prendre , finalement Denis rachète le fonds de commerce et les machines.
Les Années 55-68
L’ imprimerie se situe dans une petite rue donnant sur la place Arnaud Bernard,
Un belle halle métallique se dressait au milieu de la place pour le marché de Gros appelé aussi marché Gare : Bâtie en 1924 elle sera démontée en 1964 et déplacée à Lalande sous le nom de Grand Marché de Toulouse Occitanie toujours actif.
La place servira alors de parking à ciel ouvert avant de devenir une place piétonne.
Par contre le marché Cristal sur les boulevards jusqu’à la place Jeanne d’Arc a toujours autant de succès et traversera les années jusqu’à aujourd’hui,
Pour se déplacer le tramway est bien pratique , mais bruyant. Les voitures sont de plus en plus nombreuses : le trafic incontrôlable accélérera son remplacement en 1957 par les bus.
Denis travaille et loge dans son imprimerie : une vie rustique.
Danièle (son épouse) , onze apprentis et une manutentionnaire l’ accompagneront tout le long de la vie de l’entreprise. Les apprentis seront formés aux différentes spécialités : Conducteur de machine, Massicotier, Façonnier, Typographe ...Trois d’entre eux créeront leur propre imprimerie.
Avec son BTS en poche , une belle carrière s’ouvrait mais Danièle choisit l’imprimerie apportant entre autre une aide précieuse dans la gestion. Danièle est conquise par le métier divers , beau et noble.
Dans l’ atelier , l’encre le papier et divers produits dégagent un bouquet particulier , loin d’être désagréable presque captivant , et les machines ronronnent jusqu’ à 22 heures.
Elles appuient fort sur les caractères ; en alliage plomb-antimoine-étain elles résistent : le fameux alliage typographique mis au point par Gutemberg au début du 15 ième siècle !
Les Années 68-84
En 1968 Denis devient citoyen de Ste Foy de Peyrolières en s’installant au hameau La Salvetat. Une maison à moderniser , pas d’eau courante mais un puits avec une pompe électrique , pas de téléphone sauf au bourg . Et des trajets quotidiens entre Toulouse et Ste Foy (35 Km) en 2CV et Ami 8 , La 632 n’est pas encombrée la circulation aisée , vers St Cyprien une barrière de la voie ferrée Muret-Toulouse ralentit le trafic, rien de méchant. Les jours de bouchons un plan B est prévu : le chemin de Ramelet Moundi qui évite le centre ville de Tournefeuille puis de Plaisance.
A l’ imprimerie une thermogravure est arrivée pour rajouter au faire-parts et menus du relief , une touche de luxe et attirer le regard ,.
Les années filent , le onzième apprenti a été formé, La Chambres des Métiers et de l’Artisanat (CMA) qui a suivi discrètement Denis et son entreprise durant près de trente ans lui décerne le titre de Maître Imprimeur, reconnaissance d’un savoir-faire et d’avoir oeuvré à la promotion de l’artisanat par la formation de onze apprentis.
Epilogue :
En 1983 un de ses anciens apprentis lui rachète le fonds de commerce. L’année suivante Denis et sa famille reprennent le bistrot «Le Café du Nord» : Pour une nouvelle aventure.